DANS L'OMBRE & SOUS LES CARESSES ...
Un petit billet tardif pour vous présenter une des dernières nouvelles des Editions Dominique Leroy :
dans la collection e-ros &
ceteri, cette fois.
Voici la quatrième de couverture :
« Tout a probablement commencé lorsqu'elle s'est mise à parler lors de nos étreintes.
Pas seulement à parler, mais à raconter ce qu'elle imaginait, s'enhardissant chaque jour davantage :
— Tu m'imagines, nue sous mes vêtements, alors que nous nous promenons sur la jetée ? Une bourrasque soulèverait insidieusement ma robe, dévoilant un instant ma nudité à cet homme accoudé
au parapet. »
La narration des fantasmes d'Élodie l'excite à un point tel qu'il imagine des scénarios où, peu à peu, elle se laisserait regarder et toucher par autrui, où elle prendrait l'initiative
d'ébats qu'il contemplerait. La crudité de la réalité remplace un jour la fiction...
* * *
Collection e-ros & ceteri... où l'érotisme (je cite) prend des chemins de traverse. Saveur des mots crus et sexualité
plurielle...
"Mots crus et sexualité plurielle" : deux expressions qui pourraient freiner les lecteurs timides prêts à
dire "c'est pas mon truc" (si si, j'en connais)... et ce serait dommage ! Des mots crus ? Peut-être, ça ne m'a pas frappée, en tous cas, aucune vulgarité. J'ai envie de dire :
des mots vrais, surtout.
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle. Une belle écriture, simple et précise, pour une histoire sous forme de témoignage, avec des personnages crédibles, humains, attachants.
L'évolution des émotions et des sentiments, tout au long de la narration, est intéressante et bien décrite. L'acceptation, les questions, les doutes, tout ce que ce narrateur ressent de
contradictoire, m'a paru sincère.
J'ai justement été particulièrement touchée par cet aspect-là du « Candauliste » : je me suis retrouvée dans ce mélange d'émotions qu'on ne gère pas réellement, dans cette impression de
ne pas tout maîtriser (de la situation et de nos réactions), et je suis contente de lire ces mots de la main d'un homme. Certains peuvent donc comprendre ! ;)
L'érotisme est bien sûr présent, mais ne vous attendez pas uniquement à une accumulation de scènes de sexe et de tromperies. Vous lirez dans ce récit le pourquoi, le comment, et aborderez
le côté psychologique, cérébral, de cette pratique...
Je vous laisse lire deux extraits :
« Élodie, ma salope, n'en était qu'aux commencements de sa débauche et moi de cette curieuse forme d'avilissement. Mais
est-ce un avilissement ? Je l'ai cru un temps. Je semblais perdre en dignité aux yeux des autres, je m'humiliais selon leurs modes de pensée à la voir prise jusqu'à deux orifices à la
fois par des mâles en rut. Je me suis pourtant senti progressivement grandi, car capable de surmonter la jalousie, et capable d'être heureux de la
voir vivre et prendre du plaisir à l'extérieur de notre couple. »
« Mais avec toi, ce sera différent ! Ses derniers mots m'ont accompagné jusqu'à la porte de l'établissement. J'étais fier d'avoir une telle femme à
mon bras, fier des regards admiratifs et du désir qu'elle suscitait. J'étais envié. Étais-je magnanime ? Je l'ai regardée prendre du plaisir avec autrui. Je me suis efforcé de cacher la
jalousie qui dans ses élancements perforait mon ventre alors que mon désir l'enflammait. »
* * *
Je rajoute un lien vers le site de Chocolat-Cannelle, où elle explique comment est né cet e-book (personnellement, j'adore lire ce genre de
choses, que je trouve toujours intéressantes).
Quant à l'auteur, son site est ici : http://textuellementvotre.blogspot.com.
Et pour finir, je vous invite à aller découvrir le blog de l'illustrateur qui a fait la couverture : Jérémy Kartner. Je suis tombée sous le charme ! Je trouve vraiment ces dessins très beaux (et pas juste parce qu'il y a des chats).
Cliquez pour voir en grand...
(Bon, j'avoue, j'ai quand même un faible pour les chats...)
http://dominiqueleroy.izibookstore.com/produit/129/
Ces histoires sont relativement courtes, donc ça se lit sans problème sur écran... mais il est vrai que je ne me verrais pas lire un roman ou un long recueil de la sorte ! (quoique j'ai corrigé plusieurs recueils de nouvelles de 170 pages, sur mon PC, n'est-ce pas... ;) Je les ai donc lues sur le même support !)
Pour en revenir au "nue sous mes vêtements", ça m'a fait sourire aussi, et je ne suis pas la première à l'avoir remarqué.
Je n'aurais peut-être pas dû, du coup, reprendre la quatrième de couverture.
Je vais sûrement éditer mon article pour y rajouter un extrait de mon choix, parce que cette expression ne résume pas du tout le style du récit !
J'ai rajouté deux extraits du récit dans mon billet... ]
C'est sans doute idiot mais, dans l'extrait cité, je reste bloquée sur le "nue sous mes vêtements". J'imagine que le personnage veut dire qu'elle ne porte pas de sous-vêtements, mais comment peut-on être autrement que nu sous ses vêtements?