DANS L'OMBRE & SOUS LES CARESSES ...
Ce soir,
nous sommes arrivés à l'appartement en même temps. Nous, deux colocataires forcés. Lui qui veut que je m'en aille pour pouvoir ramener ses conquêtes en totale liberté, moi qui ne trouve
toujours pas d'appartement vu ma situation critique.
Journée difficile pour moi, entre recherche d'un emploi, d'un logement, la peur de finir à la rue réellement, et la crainte de perdre la garde de ma fille ; les démarches ont été
officiellement engagées par mon ex-mari. Il a attendu le moment où j'étais la plus faible, sous traitement anti dépresseur, pour attaquer. La vie ne me fait pas de cadeau.
De ces derniers mois, il y aurait trop de choses à dire. J'ai subi les humiliations, les menaces, le mépris, la
malhonnêteté, la tromperie... de la part de deux hommes.
Ce soir, nous sommes arrivés à l'appartement en même temps, et je savais que pour lui aussi la journée avait été plus que difficile. Perte de boulot, de son côté. Chacun ses galères,
maintenant.
Moi, je pleurais. Je lui ai demandé comment ça s'était passé, il s'est confié à moi (chose rare), je lui ai dit que j'étais sincèrement désolée pour lui...
... et nous avons partagé un bref câlin. J'ai retrouvé un instant sa chaleur, son odeur. Ça faisait plusieurs mois.
Et au milieu de mes larmes, je lui ai murmuré que je l'aimais encore. Que c'est pour cette raison que moi, je voulais partir d'ici. Pour pouvoir enfin l'oublier. Il y a quelques jours, je
lui ai dit que même si, certes, le loyer ici n'était pas cher, j'en payais le prix fort sentimentalement. Il n'a pas compris le message que je souhaitais faire passer, je n'ai pas osé
développer ; trop peur de sa réaction.
Mais ce soir, c'était différent. Alors je lui ai avoué ces mots que je retiens. Même s'ils sont vains, inutiles, je les lui ai dits. Pourtant, je le déteste si fort à la fois, pour toute
cette souffrance qu"il m'impose... pourtant, il ne les mérite pas, et moi, je mérite d'être aimée par un homme meilleur que lui.
Il m'a serrée un peu plus fort contre lui. Puis chacun est reparti de son côté. Moi cloitrée dans cette chambre pleine de cartons qui attendent que j'aie enfin un "chez-moi". Ma fille
partie chez son père.
Moi, avec l'envie de rien. Le découragement et l'envie d'arrêter de me battre... je l'avoue.
Je tenais à vous remercier (vous vous reconnaitrez...), vous qui m'envoyez des
mails, des messages, vous qui vous inquiétez pour moi, vous à qui je n'ai pas
trouvé la force de répondre personnellement... Sachez que vos mots m'ont
sincèrement touchée, à chaque fois. Beaucoup plus que vous ne le pensez.
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Vos mots ne sont pas "faciles à dire", ils sont... justes. :)
Pour ma fille, en effet, je continuerai à me battre, à vivre.
Quant aux démarches (auprès des AS, de la mairie, des élus de quartier, de divers organismes, de la préfecture même...) je commence à faire le tour de tout ça. Après, il faut attendre, et espérer... c'est là que le découragement s'installe, quand on rencontre plein de contre temps, des personnes incompétentes, et qu'en plus, d'autres profitent de votre situation difficile ou abusent de leur "pouvoir" (je pense aux deux hommes dont je dois supporter les humeurs).
Moi aussi, tout comme Juju, ne sais trop quoi dire sinon vous souffler à l'oreille des mots d'encouragement et de réconfort. J'aimerai pouvoir simplement vous serrer dans mes bras et vous transmettre un peu de ma force et de ma détermination.
Je pense à vous, je suis près de vous par la pensée et les sentiments.
Je vous embrasse,
Jeff.
Merci pour ces "souffles à l'oreille". :)
Ce n'est peut-être pas grand chose, mais ça aide. Ça aide à réaliser qu'on n'est pas totalement seule et oubliée. Tout simplement. Et ça donne envie d'essayer, encore une fois, de tenir, un jour de plus... et jour après jour, finalement, peut-être finit-on par avancer ?
Ton colocataire forcé t'apporte surtout (et depuis si longtemps !) des émotions négatives et des galères, qui se sont mêlées de façon ambigüe à la force de l'amour que toi tu lui portais... et que tu lui portes encore, malgré la séparation de fait, contribuant à ton corps défendant à la perpétuation de tes souffrances. Une malédiction, de ne pas "simplement" pouvoir cesser de l'aimer.
J'espère pour toi une embellie, même si le présent s'obstine à te démonter avec ces deux hommes - deux ex - qui t'atteignent au plus profond, dans ce que tu as de plus cher à ton coeur...
Courage, tiens bon !
Oui, quand j'ai vu cette photo, je l'ai trouvée très à propos... (et en plus, j'aime beaucoup les peaux de ces deux personnes.)
Ces poings serrés en effet ajoutent une note ambigüe à l'image, au message. Et moi, je me "reconnais" dans la position de cette femme qui aurait besoin d'être protégée, qu'on s'occupe d'elle un
peu.
Une fois que nous serons réellement (physiquement) séparés, le travail de deuil de cette relation pourra vraiment se faire. Pour le moment, les instants forts sont sans cesse rappelés à ma mémoire, à cause des lieux, des objets, des odeurs, de sa voix, de ses gestes, de certains regards, de ses mains... bref, un peu tout fait émerger un souvenir.
Quand j'aurai mon "chez-moi", aussi petit et moche soit-il (il ne faut pas se leurrer), je pourrai avancer vers autre chose. Et créer mon "monde", ma bulle. Avec mes affaires (dont certaines ont des souvenirs de ces quatre dernières années, c'est certain...), mais je pourrai leur donner une autre vie, d'autres souvenirs, seule ou avec d'autres personnes.
Il n'est pas besoin de serrer fort... l'essentiel est d'être sincère.
Mon ex ne va pas continuer à s'adoucir. Il a de rares moments où il fait l'effort (je suppose) d'être un peu plus "compatissant", mais l'empathie, lui, il ne sait pas ce que c'est. Sérieusement, il a un sacré problème de ce côté-là ; il ne sait pas faire. Et comme ce qu'il veut au fond de lui, c'est que je parte au plus vite, je sais bien que son attitude générale tendra à nouveau vers la distance, l'ignorance, le mépris. :(
Dans les Mairies il y a des contrats mis en place par le gouvernement, peut être remplissez vous les conditions