DANS L'OMBRE & SOUS LES CARESSES ...
Caresses à rebrousse poil...
Pécheresse ou délicatesses à rebrousse temps.
J'ai passé la journée avec sur ma peau, ces dessins amoureux et tellement érotiques. Sortir, sans que personne ne sache que sous mon t-shirt...
J'aime.
Et mon corps marqué, mais pas cette fois sous l'influence d'un jeu de domination. Juste de la douceur, mon baume secret.
~
"Tu as vu ton oeuvre d'art ?"
"Ah, oui... Et tu en as là, aussi", en caressant ma joue. Sa voix est douce et chaude.
J'aime son sourire, juste avant son départ. Et encore le pétillant de ses yeux. J'aime repenser à nous, quelques heures auparavant. Une nuit trop courte, pour un désir qui venait de loin. Je me repasse certaines parties du film, qui me font toujours des papillons au creux du ventre, des petites décharges de plaisir.
Une fine pellicule légèrement blanche, séchée. On pourrait presque en faire de la poudre, j'ai l'impression. A lyophiliser, pour les nuits de manque, les nuits d'absence...
Des courbes qui vont de mon bas-ventre à ma poitrine. Une coulée entre les deux seins. Et sur ma joue, je la sens, la goutte espiègle qui s'est aventurée par accident... la peau me tire un peu.
*
Un "tu veux essuyer, ou tu laisses couler ?" aux accents endormis. Il est en train de partir dans le sommeil.
"Ah, j'ai tout étalé..."
Il ouvre les yeux. Regard malicieux. Les referme, et s'endort.
Oui, doucement, j'ai tout étalé.
J'ai commencé autour du nombril, avec mon index, des cercles. J'ai caressé du bout du doigt ma peau rougie, tout en regardant
cette crème blanche devenir transparente et brillante. Deux ou trois doigts ensuite, pour faire pénétrer lentement sur tout le ventre, et remonter sur les seins. C'est tout glissant,
je suis à la fois amusée et émue.
Il fait nuit noire, et dans le silence qui l'accompagne, je profite des courants d'air sur mon corps, qui rafraichissent
et apaisent chaque zone endolorie. Mes mamelons sont particulièrement sensibles.
... Et je regarde la métamorphose, de contours luisants en traces pâles et poudreuses...
Je laisse cette grosse goutte entre mes seins, qui, un peu comme une comète, est accompagnée de sa queue. Trainée lumineuse ?
Presque. Joli vocabulaire aux notes érotiques, pour une comète...
Elle est belle, juste là au milieu, presque artistique. Il ne serait pas si tard... j'aurais bien aimé la prendre en
photo.
Je m'endors...
~
Il est en moi.
Je le sens maintenant, tout au fond de mon ventre. C'est comme si mon sexe l'avalait, l'étreignait, pour le garder en lui. Cette nuit, nous ne serons pas animaux, l'ambiance est à la douceur. J'ai envie de l'agripper, de le serrer contre moi, mais nos peaux meurtries par le soleil nous l'interdisent. Je garde quand même mes mains sur le velouté de ses fesses, avant de m'abandonner dans ses bras, sur les draps, le corps tendu vers lui, arrimé à son sexe.
Il ne jouit pas. Me demande si je veux toujours... Oui, je veux toujours.
"Où ?"
"Sur mon ventre..."
Pourtant, j'ai envie de sentir son orgasme en moi aussi. Mais ce soir on avait décidé, non, j'avais demandé une petite originalité. Un jeu léger.
Allongée sur le dos, je le regarde dans les yeux. Il est à genoux entre mes jambes encore écartées, sa main a empoigné sa verge bandée et fait des va-et-vient cadencés. Je sens ses cuisses caresser l'intérieur des miennes, et ses mouvements tout proches de moi effleurent mes lèvres encore glissantes.
Je délaisse son regard, pour me consacrer à ce ruissellement qui se prépare.
Sur mon ventre, mon homme dessine des formes abstraites, en plusieurs saccades. Une ose un peu plus, et se couche entre mes seins. Un dernier soubresaut et une goutte vient se perdre sur ma joue, comme une larme de sperme.
Pour une fois, je n'ai pas senti la chaleur de sa semence, mais sa fraicheur, vu mes nuances écarlates...
"Joli..." est le seul mot qui me vient à l'esprit et passe mes lèvres. Tout est dit. Il aura suffi d'un seul mot. C'est beau, oui. Un plaisant trio qui comble mes hésitations passées : sur le ventre ? Ou ma poitrine ? Le visage, ça pourrait être bien, aussi...
*
Sa langue sur l'arrondi de mes seins. C'est presque hypnotisant, c'est très troublant, un mélange touchant, sensuel, si masculin, attendrissant également... C'est bon, et beau à regarder, aussi. Son profil, sa bouche entrouverte qui se pose, la forme de ses lèvres. J'aime ce spectacle, cet amant totalement consacré à mon désir, à ces délices presque impudiques.
Mouiller, souffler. Lécher, effleurer. Respirer. Volupté.
Cette brise légère m'électrifie tout en soulageant mon épiderme brûlé. Mais ce soir, nous n'irons pas plus loin dans les fantaisies. Une prochaine fois, les initiatives plus osées...
Ensuite, mes fesses, pourtant blanches, elles, mises en valeur par le contraste de couleurs, et par la différence de température.
Il souligne les courbes du bout de sa langue. Je sens l'air intensifier ces chemins humides. Puis il s'insinue vers l'intérieur de mes cuisses. Savoureux mélange de sensations, perdues quelque part entre les chatouilles coquines et l'excitation à son paroxysme. Je me sens fondre, m'ouvrir, j'aime ces petits picotements, appels à la jouissance.
Il remonte le long du sillon, jusqu'au coccyx, lentement. Deux ou trois fois, en prenant son temps. Je rends les armes, et passe de souffles rauques en gémissements. Il me fait frissonner, des pieds à la tête. Plénitude sensuelle, tout simplement...
~
La question est : cet après-soleil, il vaut mieux le mettre sur le ventre, ou y a-t-il des zones plus sensibles, fragilisées ? Où faire pénétrer, par de doux massages ? Y en aura-t-il assez ?
J'aime les regards qui accompagnent ces interrogations. Emoustillés, presque fébriles, complices à l'idée d'éclabousser ma peau nue... J'aime l'attente, et le désir niché en moi, qui grandit doucement puis se manifeste par ondes délicieuses.
*
Au soleil, sur la plage. Les yeux fermés, à jouer les chattes, se ressourcer grâce aux cinq sens.
Le toucher, pour les grains de sable collés à nous suite aux baignades, pour la plage qui se réchauffe sous nos pieds au fil des heures. Pour la peau de mon homme, que je caresse parfois, innocemment, tout en restant allongée. Juste un petit contact intime, étroit, anodin, pour lui dire que je l'aime.
L'odorat, pour ces parfums d'enfance que je retrouve, pour les huiles solaires, pour l'odeur de l'eau, pour cette atmosphère maritime.
Le goût, pour la mer salée sur nos lèvres, sur ses épaules que j'embrasse, pour nos baisers légèrement piquants.
L'ouie, pour les cris d'enfants nourris d'amusements, l'ouie, pour ce que j'aime. Le bruit de fond, les vacanciers, on les garde en arrière plan. Il faut se concentrer un peu, puis isoler le bruit des vagues. Un son rassurant, berçant, un peu de sérénité et d'apaisement. Isoler aussi le bruit des pas dans le sable ; ça me rappelle la neige. Mêmes intonations feutrées, discrètes, et touchantes, je trouve, sans savoir l'expliquer.
Pour le cinquième, il faut rouvrir les yeux.
Il y a le paysage, les vagues et les reflets scintillants, le ciel sans nuages, la mer et la montagne pour la
border. Il y a mon homme, son dos, ses cuisses, ses épaules, ses mains... et mon esprit vagabonde. Envie de refermer les yeux, et d'imaginer... de savourer le temps.
Alors, je prends son carnet, et en tout petit, sur le côté de ses notes sérieuses, je griffonne quelques mots. Je lui dis mon envie de lui, et je lui murmure par écrit :
"je veux ton sperme sur mon ventre".
~
Inspiration purement émotionnelle...
En
espérant ne pas trop vous avoir perdus parmi mes récents souvenirs. ;)
Two different worlds... Je replonge à la recherche de ces émotions, tandis qu'il s'évade, comme pour oublier le "nous", sur des sites pornographiques.
Oh, merci beaucoup ! Voilà des mots qui me touchent...
Bienvenue sur ce blog, en espérant vous revoir de temps en temps. :)
Merci beaucoup Miss, pour ton accueil dans la "communauté des blogs persos" ;) et merci aussi pour ton commentaire ici, qui fait vivre ce blog...
C'est bien écrit, c'est une tranche de vie à la fois tendre et obscène. J'adore.
Petit commentaire sur la photo quand même : outre le fait qu'elle illustre tout à fait ton propos ;-) c'est tout à fait le genre de photos que j'affectionne.
Belle, bien contrastée, beau modèle au grain de peau enchanteur et au corps qui frise la perfection.
Seul "reproche" : un aspect un peu trop lisse, une photo un peu trop "droite". A défaut d'un léger renflement annonçant la naissance du mont de vénus il aurait suffit que le modèle ne rentre pas le ventre pour ajouter une touche de naturel et donc de beauté.
"à la fois tendre et obscène" : j'ai su faire passer le message, alors. :)
Ah, le grain de peau... J'aime beaucoup, sur certaines photos de femmes.
Et joli message, mélangeant désirs, plaisirs, jeux et fraicheur ! Merci. :)
Et bienvenue par ici, alors.
Merci à vous, même si c'est involontaire. Tout y était, des sentiments aux sensations sans oublier le plaisir...
Jeff
Très tardivement, je vous souhaite la bienvenue...
... Contente d'avoir pu vous faire revivre vos émotions et sensations, même sans le savoir. :)
Des confidences tout en nuance, une écriture à la fraicheur aussi candide que diablement excitante. Mélange d'introversion (pensées de l'auteure, participation de tous les sens à la bronzette sur la plage) et de descriptions brulantes qui nous plongent dans la scène (et non la seine :-)
Merci pour ces instants de douceur, pour le partage de cette connivence amusée (je n'ai eu aucun mal à me faire mon cinéma).
Celui-là, j'aimerais le retravailler, un jour, l'étoffer encore... voire le romancer un peu.
La douceur était au rendez-vous. L'été, la mer, me font revivre.
Je suis même nostalgique...