DANS L'OMBRE & SOUS LES CARESSES ...
Bon, et je fais quoi, moi, maintenant ? Je mets tout dans l'armoire ? Ça sera mon secret ?
* * *
Il y a un an, presque jour pour jour, j'hésitais aussi, pour d'autres raisons. Je franchissais un cap, pour trouver une autre forme de liberté, pour montrer ma confiance à mon partenaire de jeux. Aujourd'hui, c'est plutôt la crainte d'un silence, ou de la réalisation de mon fantasme "par obligation", pour me faire plaisir, parce que j'insiste trop.
Mais moi, je n'ai pas envie de l'abandonner, mon fantasme ! Et puis il y a cette obsession, depuis trois semaines... Il faut faire quelque chose.
Je suis très sage dans les actes ; dans mes pensées, c'est une autre histoire !
* * *
Alors, comme je n'ai pas envie de renoncer, j'ai
commencé par acheter le porte-jarretelles rouge assorti à mon ensemble de lingerie. Rouge, cette couleur qui ne
m'avait jamais attirée jusqu'à l'automne dernier.
Guêpières, bas, strings... maintenant, monsieur n'en fait plus trop cas, donc j'avais fait une croix sur ces investissements.
Ce matin, je me suis ravisée : acquisition de tenues coquines, pour ME sentir belle, avoir envie de séduire, désirer parce que je me sens désirable.
Seule pour la journée.
Penser à moi, à mes attentes. Être égoïste. Continuer à rêver, imaginer. Ne pas laisser s'éteindre mes désirs. Les
détourner de leur but premier, les façonner pour leur trouver un autre attrait, en attendant le jour où... Cultiver ma féminité, et affirmer ce que je suis, ce que je veux.
Rien que ça.
* * *
En entrant dans le sex shop, je remonte un an en arrière : j'étais venue, le rouge aux joues, acheter des bracelets et un collier en
cuir, des pinces dont la chaînette pouvait passer dans l'anneau de ce dernier, et une cravache...
pour surprendre mon homme. Les lui offrir, et m'offrir
avec.
Un homme ayant remarqué mon intérêt pour les cordes de bondage, m'avait recommandé celles en coton, plus douces, selon lui. Un peu grâce à lui, six mois plus tard, j'allais acheter ces
cordes-là, et inciter mon maitre Shibari en herbe... l'aider à y prendre goût.
* * *
Je me dirige sagement vers le rayon lingerie, en vue de me procurer des bas.
Des rouges, pour aller avec ce que j'ai déjà...
Des résilles, noirs, pour contraster avec la couleur passion. Appréhension... Serai-je vulgaire ? Provocante ? Ridicule ?
Vais-je déplaire à mon homme... Me trouverait-il sexy ? Et j'achète une lanterne rouge, pour aller avec ?
Je rêve un moment devant les guêpières, bustiers et corsets, et suis tentée par tout ce qui a des lacets, des liens en
satin...
Je me dirige moins sagement vers les livres. J'aime bien la série "Osez", de la Musardine, je complète doucement ma petite collection.
"Osez réussir votre nuit de noces" : ah, trop tard ça, et c'était
ben et bien raté ! Abstinence...
"Osez la fessée" : je parcours quelques pages, amusée,
attirée.
"Osez la bisexualité" : je retiens, pour une prochaine
fois.
"Osez la masturbation féminine" : ah, je ne l'ai pas vu,
celui-là... je vais le chercher (hum).
"Osez le bondage" : je l'ai déjà. Manque d'approfondissement, à mon
goût, mais intéressant.
"Osez le strip-tease - conseils d'une professionnelle" : je le
feuillette.
Extrait : « le porte-jarretelles - premièrement, détendez-vous et respirez un bon coup (une fois que vous serez pliée en
deux à tenter de l'accrocher, vous allez manquer d'oxygène, virer au rouge tomate, commencer à suer à grosses gouttes... Faites donc vos réserves
!). » Suivent les conseils en cas de couacs dans le scénario. Et plein d'idées pour s'aimer comme on est, positiver.
Adopté. C'est léger, divertissant. Même si je ne fais pas de danse lascive à la suite de mes lectures, j'aurai glané quelques
recommandations pour me sentir un peu séduisante.
Ensuite, pas sagement du tout, vers le rayon SM.
Les cordes : j'arrête mon choix sur une courte, douce... rouge, évidemment. Une touche
de couleur pour aller avec celles que j'ai déjà.
Les bougies : en harmonie, toujours... mais je me ravise. Elles fondent à une température plus basse, certes, mais je n'ai
pas peur du chaud. Et le blanc cassé, ça m'évoque le sperme, j'aime bien.
Et pour finir... les fouets : fantasme ET presqu'obsession. J'ai envie de me faire fouetter, de ressentir cette fièvre
hautement excitante. De voir mes fesses chauffées au rouge, de garder des traces, des tatouages amoureux. Les mains chaudes de l'amant pour des
sensations qui restent, le petit carré cinglant de la cravache pour cette douleur vive mais assez brève, ou le martinet et ses lanières, pour... ? Pour, je ne sais pas encore.
J'hésite, entre deux modèles. L'un est beau, manche sensation velours, lanières douces ;
l'autre paraît plus mordant, avec des lanières assez raides, en cuir plus épais. Caresses, ou claquements ? J'opte pour le second (puis j'ai une petite idée derrière la tête, mais ça, ça
sera pour un autre billet).
* * *
Bon, et je fais quoi, moi, maintenant ? Je mets tout dans l'armoire ? Ça sera mon secret ?
Non, de retour chez moi, je fais une séance d'essayage. Les bas rouges me donnent quand même l'impression d'être une sorte de schtroumpfette à coup de soleil. Les bas résille, j'aime ! (Il y a encore six mois, j'aurais manifesté mon refus d'être vulgaire... bientôt, je vais acheter des bâtons de rouge à lèvres assortis à mon vernis, à ce rythme !) Le fouet ? Ça a l'air supportable, sur la cuisse, moins piquant que la cravache, mais rien ne vaut du vrai, avec un homme. La petite corde de shibari se transforme en lingerie. Ce qui est sûr, c'est que le tout m'excite.
Puis, je fais quelques photos. Vite fait, mais le résultat n'est pas si mal. J'ai laissé sur les clichés suivants les
tons rouges d'origine. Jeu, avec les accessoires, avec les images.
D'autres photos, sur le même thème, très bientôt.
Ensuite, j'ai bien une idée... une tentative pour faire renaître le désir. Mais sûrement une des dernières démarches venant de moi, avant d'y voir rouge.
Affaire à suivre... dans un autre billet. ;)
Tourné de l'oeil en tant que fouetté ? ;)
Je ne vais pas sur Paris, non ;) puis... je me vois bien annoncer de but en blanc "je vais me faire fouetter !"
Puis l'intérêt du fantasme, c'était un peu de le partager avec un homme en particulier...
Je vais être absent de France 15 jours pour cause de Thaïlande, ne soyez pas surprise de ne pas me voir commenter
Bon voyage à vous, Juju ! :)
Passez de bonnes vacances.
Les tenues... Pareil, ça a marché, un temps. Maintenant... beaucoup plus mitigé dans ses réactions. J'ai tenté un peu innocemment l'autre soir, et rien. Ignorance. Puis il va me dire que je le pense superficiel... Eh oui.
Rouge renouveau, couleur d'altérité, vers quel autre ?
Corde, lien, attachement, fil conducteur, vers quels désirs ?
Dessous provoquants et peintures de guerre jusqu'au bout des ongles, pour un dernier combat, un corps à corps sans vainqueur, une dernière parade amoureuse ?
La peau prête pour la morsure du fouet: soumission, offrande, sublimation du désir, pénitence ?
Impressionnant comme vous sur ces photos vous semblez faire preuve de détermination et de maturité dans votre préparation à l'amour. Impressionnant, séduisant, infiniment désirable ?
Aura-t-il le temps de vous rejoindre après une si longue préparation, saura-t-il vous lire le moment venu, supportera-t-il de voir que pour cette femme qui se donne de la sorte il n'y a plus retour en arrière possible ?
Le rouge : j'ai lu un article sur cette couleur, l'autre jour. Je me suis un peu retrouvée dedans. Il parait que ça éveille le désir. Donc, inconsciemment, mon choix était guidé...
Corde, liens : oui, là, assez clairement, envie de le retrouver, ce lien... dans le bondage, entre autres. Et tout ce qui va avec, la confiance, la complicité, le moment partagé.
Les peintures de guerre m'ont fait sourire. C'est peut-être ça, qui sait. Mais je sais mon homme insensible à ça (voire, il n'aime pas). C'était juste pour moi, ça.
Dessous provocants : envie de surprendre, un peu, je pense. Envie d'être nouvelle. D'où les essais que je refusais avant (le rouge, la résille).
Le fouet : sensations fortes, partage unique, émotions, douleur excitante, pour vivre, pour sublimer la douceur.
"un corps à corps sans vainqueur" : voilà qui me parle. Sans vainqueur, mais parce que rien ne sera gagné, acquis. Jamais. Un corps à corps, certes, mais après ? Si je ne combats pas perpétuellement ?
S'il saura me rejoindre ? Ai-je pris de l'avance dans nos désirs ? Ou surtout, ses désirs sont-ils solitaires, et les miens non ? Voilà la vraie question, nos désirs sont-ils différents ?
Il faut bien de la détermination, sinon, c'est fini. Je n'ai pas la sienne, j'ai juste la mienne.
Nous pouvons avoir des désirs différents, je n'impose rien. Mais il faut "des désirs". Un désir tout simple, ça me va. :)
Bienvenue. :)
Je suis allée sur votre blog, j'aime particulièrement les photos des séries "notre amour" et "sensuel". Beaucoup de douceur qui en ressort. Jolies luminosités, aussi. :)
A croire que cette couleur m'inspire, oui. :)
Il parait qu'elle est en rapport avec le désir...
Oui ?
Mais encore ? ;)