DANS L'OMBRE & SOUS LES CARESSES ...

 

alexkrivtsovOn fait quoi, d'un homme qui se fout ouvertement
de notre gueule ? ... On lui demande comment elle
s'appelle, "ses collègues" ? ...


Petit message un soir sur Twitter, sous le coup des émotions. Enième absence de l'homme, énième message deux heures plus tard pour me dire qu'il ne rentre pas encore (j'avais deviné), énième sms flou, énième retour retardé, toujours un peu plus.

Ce soir-là, je préparais le repas, tout en faisant faire les devoirs à ma fille, sans oublier cet évier bouché ; démonter toute la tuyauterie, à cause des négligences accumulées par un homme un peu trop célibataire.
Ou bien, était-ce le soir où j'avais préparé un bon repas et j'attendais mon compagnon, en vain, sans nouvelles ? Ce n'était pas le soir où il n'a pas appelé (il avait "oublié" son portable) et est rentré à 20h30 après un début de soirée arrosé avec je ne sais qui...

Surtout ne rien dire, au risque de se faire traiter de jalouse. On ne peut pas lutter contre un tel argument méprisant, qui ne cherche pas à comprendre mais vise à culpabiliser pour avoir la paix. Mettre habilement l'autre en faute, c'est ce qu'il y a de mieux pour éviter de réfléchir à son comportement, et au pourquoi des émotions de "l'autre".

Je me suis habituée. Pourtant, certains soirs, ça me peine toujours, ou me met en colère.


Sûrement n'était-il pas avec une femme ; sûrement me fait-il porter le poids de ce sacrifice, d'ailleurs. Mon imagination qui s'emballe ? Non, il m'a clairement dit que ça arriverait. Je savais à quoi m'attendre, j'ai accepté. Je lui ai demandé de me dire, si un jour ça "arrivait", pour éviter de me "demander si... " et "que faire d'un homme qui..." , mais je sais qu'il n'en aura pas le courage. Alors, parfois, je doute. De moi plus que de lui, au fond, je crois. Quand il ne me touche plus, ne me dit plus "je t'aime", quand nous faisons l'amour une fois par mois, je me demande ce qu'il lui arrive, à mon soi-disant obsédé sexuel.

  * * *
Que faire, d'un homme qui... ?  

D'abord, on se jure de tout faire pour protéger sa confiance en soi que le chagrin menace de pulvériser...
... même s'il est difficile de se dire qu'on n'y est pour rien. Même si cette hypothétique "autre" a quelque chose que je n'aurai plus jamais : l'inconnu, la nouveauté. Même si l'homme n'a plus envie de rentrer le soir, passer du temps en ma compagnie. Même s'il trouve plus rassurant de séduire une inconnue, plutôt que reconnaître les qualités de celle qui veut vivre avec lui.

On se promet de ne jamais renoncer au désir. On commence à se demander s'il est possible de vivre avec un homme sans la magie du désir...
Il y a pourtant des jours où j'abandonne. Tout s'éteint, je n'ai plus envie. Mon corps ne veut plus qu'on lui fasse du bien. Faut-il être bien dans sa tête pour être bien dans son corps, ou l'inverse ? Désirer pour se sentir désirable, ou être désirée pour désirer à son tour ? Cercle vertueux ?

Dans le silence de la nuit... on offre l'envie de pleurer qui ronge le coeur
.
La nuit est mon refuge, mon nid, l'obscurité recueille mes tristesses, mes larmes, mes doutes. Il le faut.

L'absence d'envie de se caresser qui angoisse le ventre
...
Je ne ressens plus. J'ai juste mal au coeur. Ma peau est endormie. Le vide grandit, il prend paradoxalement toute la place. Je veux du vrai, un homme, un corps vivant, et chaud ; un partage. Pas ces sensations éphémères qui soulignent au final l'absence. Cette fameuse absence. Absence d'un Lui, absence d'envie.

La colère de comprendre ce qui se ment ; l
a rage de se sentir méprisée ...
Cette impression qu'il joue de mon amour, de ma confiance, de mon intelligence, de ma patience, est juste révoltante. De l'irrespect, même si cette attitude est conséquence de ses craintes.

Et tout ce qui submerge l'esprit, à ne plus savoir que faire d'un homme qui...
... à se demander si un jour, on trouvera un peu de sérénité.


  En cas de mal-être insupportable, reprendre la plume. Ne jamais se taire de douleur.

Si difficile. Si dur parfois, de mettre les mots, de tout poser à plat pour entrevoir une
réponse, quelle qu'elle soit. Si compliqué de se détacher de ce qui nous fait mal, pour
accepter. Il faudrait que ma plume voyage vers des mondes fantasmés, plus légers,
pour un temps... changer ses idées, et toujours échanger.

Je me suis raccrochée à ces mots, ils sont restés, blottis au fond de moi, et doucement,
le silence est parti. L'envie d'écrire est revenue. Il y a ce lien, invisible.


* * *

bijou1
Quant à l'homme... admettons que ça ne soit pas pour une femme. Et quand bien même...

Je voudrais savoir ce qui l'éloigne de moi, de son foyer. Il n'a pas envie de rentrer, me retrouver... Il a envie d'ailleurs.

Il est absent.

 

 

Dim 22 mai 2011 9 commentaires
Voyager ! Voila le mot : cessez d'attendre après une ombre qui refuse désormais vos caresses et votre tendresse.
Voyager, oui, mais pas toute seule, non. Voyager vers d'autres, en compagnie d'autres qui sauront prendre en considération votre personne, votre quête, votre recherche, votre aumône, pourrais-je presque dire...
Vous tournez en rond, dans le vide, pédalez seule dans la choucroute, vous épuisez moralement, physiquement, sentimentalement... Stop !
Vous êtes une femme belle, intelligente, sensible, vous méritez mieux qu'une ombre qui ne supporte même plus la votre, vous méritez un Amour véritable, partagé, échangé mais ce n'est pas en attendant un retour de flamme plus qu'hypothétique que vous rencontrerez cet "autre" qui saura, lui, vous apportez ce que lui ne vous offrira plus.
Il est temps de regarder les choses en face et de cesser d'espérer l'improbable, voire l'impossible : lorsqu'on se conduit comme un goujat, on ne mérite plus le moindre regard, et surtout pas de condescendance.
A vous d'oser faire ce pas salvateur, libérateur.
Mais le voulez-vous vraiment ?...
Je ne vous connais qu'à travers vos mots, vos maux, votre souffrance et pourtant je ressens douloureusement tout ce que vous éprouvez pour l'avoir vécu moi-même. Ayez le seul courage qui s'impose : rompez !

Pardon de m'être montré si cassant mais j'ai trop connu cette douleur pour savoir que c'est, hélas, la seule solution.

Je vous embrasse, fragile et délicate O&C

Jeff
Jeff - le 22/05/2011 à 02h46

Peut-être à terme est-ce la seule solution... je ne le sais pas encore. Je n'ai peut-être pas envie de l'admettre, c'est vrai aussi. Pas envie d'échec, pas envie de me dire que je ne méritais pas qu'il m'aime sur la durée, qu'il ait envie de fonder quelque chose de solide...
Envie sûrement encore de retrouver celui que j'ai connu aux débuts de notre relation... mais ça n'arrivera certainement plus, n'est-ce pas ? :(

 

Et puis, quand on aime, ça ne s'explique pas toujours... et désaimer ne se commande pas.

 

Je vois bien que certaines choses ne changent pas, malgré les discussions et mises en garde. Je ne sais pas si je pourrai vivre avec éternellement.

Ombres & Caresses
Des mots comme un dialogue entre le coeur et l'âme, entre un coeur et une âme qui se correspondent, avec la lueur de sérénité que cette rencontre laisse supposer.
En filigrane, vous exprimez la sensation de vivre au sein du couple la douloureuse solitude de la maîtresse d'un homme déjà pris (par lui-même avant tout). Malheureusement, sans les avantages qu'offre la passion amoureuse. Pourquoi ne pas en re-faire un amant occasionnel, sans les inconvénients et les risques de la cohabitation ?
Ptilopsis - le 22/05/2011 à 08h35

"la douloureuse solitude de la maîtresse d'un homme déjà pris (par lui-même avant tout)" : c'est très bien dit, et c'est tristement beau. Tristement vrai, aussi.

 

Un amant occasionnel, sans les inconvénients du quotidien, de la cohabitation ? Ça ne marcherait pas, je le sais au fond de moi. Je ferais partie d'une liste de conquêtes d'un soir  ou d'une semaine. Je serais peut-être celle qu'on retrouve régulièrement, certes... jusqu'à ce que je sois remplacée par la prochaine susceptible de lui faire un enfant. Triste vision. Amante par défaut. C'est presque insultant.

 

Il ne chercherait pas à me reconquérir, sous prétexte de me laisser ma liberté. Il n'y aurait rien d'autre qu'une attirance physique (je suis baisable, encore) mais avec un handicap : je ne suis pas inconnue, je n'ai plus l'attrait de la nouveauté. Donc, de jeunes femmes fraiches gagneraient facilement les faveurs du monsieur...

Ombres & Caresses
ben oui, absent, démissionnaire, ailleurs...
faut il chercher à comprendre, faut il espérer que ça change, faut il partir?
en tous cas il faut vivre... et écrire est un moyen de vivre, oui, par procuration, comme le rêve ou le fantasme, mais cela aide à tenir
hier matin en partant garé ma voiture un peu plus correctement que ce qu'elle n'était la veille (toulouse le soir est parfois encombré...), avec un petit moral, j'ai lu inscrit à la craie sur le trottoir: "nouvelle journée, nouveau sourire". ces mots m'ont rappelé que c'est à nous de choisir comment nous voulons voir notre vie, car même si l'on n'est pas forcément maître de ses choix, même si des choses nous échappent, nous avons au fond de nous la faculté de voir le beau, le bon, de provoquer des sourires à des inconnu(e)s, mais souvent on l'oublie...
bonne journée demoiselle, vous êtes belle, souriez
philachev - le 22/05/2011 à 08h59

Ecrire est un moyen de vivre... Nouveau sourire, voir le beau... provoquer des sourires.
A écrire sur le miroir, à lire tous les matins. :)

Ombres & Caresses
Bonjour,je pense que ce qui manque à votre compagnon ( si on peut appeler ça comme ça) c'est de la maturité;
Il y a le moment des sorties avec les copains et après il y a le moment de la vie de couple où les copains passent au second plan. Lui il est resté à la première phase.
Un soir que vous savez qu'il rentrera à l'heure pourquoi vous vous ne seriez pas là, pourquoi n'iriez vous pas au cinéma avec votre fille, sans avoir prévenu, sans avoir préparé le repas
A mon avis cet homme n'est pas ingrat c'est un mufle doublé d'un immature et je pense égoïste.
Ne vous laissez pas détruire. J'espère que vous n'êtes pas dépendante financièrement, si c'est le cas cherchez du travail
juju051 - le 22/05/2011 à 09h27

Si cette maturité n'est pas arrivée à 40 ans, elle n'arrivera pas. C'est sa vision de la vie, du couple, quasi définitive.
Est-il resté à cette première phase car il n'a pas d'enfant ? Ou bien, y resterait-il quand même, pour "ne pas vieillir", ne pas renoncer à ses sorties de jeunesse ? Le doute est là.

Moi, j'ai fait ce chemin, il y a longtemps. J'ai évolué tout à fait naturellement, je n'avais pas peur de vieillir, je voulais un enfant.
Maintenant, vieillir me fait plus peur, car je doute d'avoir un autre enfant. :(

 

Dans la colère, je me dis ces mêmes mots : un égoïste doublé d'un ingrat.

 

Un soir, sortir sans le prévenir ? Mais c'est qu'il ne supporte pas (trop) ça, j'ai déjà fait, il surenchérit et c'est l'escalade. Et il se met en colère parce que soi-disant moi, j'exige de lui qu'il me dise quand il rentre, quand il sort... Je le vois bien, qu'il n'aime pas. Si je sors une fois par mois sans donner d'horaire précis, ça coince. Et impossible de lui expliquer. Il y voit une injustice, ou que sais-je... parce qu'il doit se freiner de sortir tous les soirs. Je ne sais pas. C'est trop compliqué pour moi, et je n'ai plus envie de chercher, je crois. Il n'y a pas de réponse, sûrement, vu qu'en même temps, il me reproche de ne pas m'épanouir...
C'est juste pénible.

Bon et puis, moi, je ne peux pas vraiment sortir librement. J'ai une enfant à assumer.

 

Le pire, c'est que même si je suis là... ce n'est pas pour autant qu'il va profiter de ma présence. Non, il sait juste que je suis là. Il m'empêche de sortir, comme il se sent empêché.

Ombres & Caresses
Les rôles sont inversés : tu te poses trop de questions et lui pas assez !

ses silences et ses absences sont comme des gifles qu'il te donne .Il joue les courants d'air .

fais un peu claquer les portes, qu'il comprennne !!!!

Ce n'est pas normal qu'il n'ai pas de comptesà rendre .

Courage ma belle :(
french onion - le 22/05/2011 à 17h18

Claquer les portes, m'imposer, me mettre en colère... j'ai essayé. Il réagit par la violence, l'agressivité en retour, à la mesure de sa susceptibilité. Il se braque, il rabaisse pour se sentir mieux. Bref, ça détruit absolument tout.
Il va réfléchir, après, dans son coin... mais le mal est fait.

 

Avec le temps j'ai appris à me taire, laisser dire... je n'en pense pas moins, par contre.
Tant pis, le dialogue est rompu. J'ai essayé parfois de le rétablir, doucement. ça arrange les choses un temps, mais juste un temps.

 

Mais c'est quand je me tais, qu'il faut vraiment se méfier, en fait... ça il ne le comprendra peut-être que trop tard. Il prend mon silence pour de l'acceptation, mais non, ce n'est pas ça. C'est juste un moyen d'éviter le conflit inutile et stérile, ça ne veut pas dire que je suis d'accord.

Ombres & Caresses
quel désastre...tu souffres...il faut hélas tourner la page !
Laurent - le 22/05/2011 à 23h34
"Faut-il être bien dans sa tête pour être bien dans son corps, ou l'inverse ? Désirer pour se sentir désirable, ou être désirée pour désirer à son tour ? Cercle vertueux ?"


Je serais plus pour la 1ere proposition que la seconde.
Se sentir aimé(e) pour se détendre et se laisser aller à l'intime (et l'estime) de soi.

Quand au cercle, les deux partenaires doivent avoir la volonté d'en faire partie pour que celui-ci ait quelques vertus. On peut former soi-même un cercle, mais celui-ci est alors trop étroit pour y inclure l'autre.
C'est certainement ce qui caractérise Minimal, "l'autocentrisme" pour ne pas dire l'égocentrisme...

L'espoir que les choses s'arrangent amène à beaucoup de sacrifices. Encore faut-il que les quelques moments de bonheurs partagés vaillent toutes ces solitudes face au quotidien. Toi seule vis la situation, toi seule sait quelles sont tes limites...

Ne te mure pas dans tes silences, continue d'écrire, mais n'oublie pas que dans le couple, seul le dialogue fait progresser. S'il n'y est pas possible de communiquer, alors...
Capitaine - le 23/05/2011 à 23h05

"C'est certainement ce qui caractérise Minimal, "l'autocentrisme" pour ne pas dire l'égocentrisme..." : a-heum... oui, de bien sages paroles, je crois... :(
Exclure l'autre, pour ne pas souffrir, refuser en bloc ses pensées, ses ressentis, pour surrtout ne pas être blessé, ne pas être touché...

Ombres & Caresses
je suis toujours rentré à 21 h .... gloups
waid - le 24/05/2011 à 09h55

Le mot "toujours" est important... ;)
Sérieusement, tout dépend des conditions.

Si ça se fait petit à petit, sournoisement, toujours retarder un peu... tester, téléphoner plus tard, ne plus appeler... si ça se fait de plus en plus souvent... si ça devient "naturel". Voilà, il y a problème.

Ensuite, ta compagne ne se doute t'elle pas de la raison des retards, au fond ? (si la raison est bien celle que je pense... je ne sais pas.) Rentres-tu pour échapper à la vie du foyer ?

Ombres & Caresses
Durs constats qui nous saisissent dans notre vie de couple, dures réalités à assimiler... et puis parfois, des illusions, on croit avoir tout perdu, alors que le coeur bat encore, faiblement, mais encore, là, sous la peau tiède... Garde espoir !
Et ne cesse pas d'écrire...
Myriade - le 26/05/2011 à 02h04

Merci. :)
Pour l'espoir, ça dépend des jours. On verra. J'en garde une petite dose, même si elle est parfois très bien cachée, enfouie touuuut au fond de moi.

Mais j'essaierai, de toutes mes forces, de ne jamais cesser totalement d'écrire. Des pauses, oui, parfois nécessaires, pour mieux revenir...

Ombres & Caresses