DANS L'OMBRE & SOUS LES CARESSES ...
La littérature érotique, sous différentes formes, est assez nouvelle, pour moi ; il y a encore cinq ans, je n'avais jamais parcouru de tels écrits.
J'ai fait mes débuts avec internet, et quelques sites de nouvelles ou récits plus ou moins osés. Intriguée, curieuse,
troublée, parfois même excitée... puis de plus en plus exigeante.
J'ai commencé à me lasser de lire constamment les mêmes histoires au scénario classique et attendu. Un peu à l'image du film porno, avec ses scènes "fellation - éjaculation
faciale" ou "levrette - sodomie - éjaculation faciale" (encore), lire des dizaines de "premières fois en club / avec ma secrétaire / avec ma voisine" ou de
"confidences de cocu content" m'a fatiguée. J'ai voulu de l'originalité, une histoire, une vraie, un style, une tension érotique, un trouble, une ambiance, un plus qui fasse
travailler l'esprit... et tout ça, je l'ai déniché de plus en plus rarement.
Maintenant, je lis peu sur ces sites-là, juste quelques auteurs que je "connais" et apprécie, quand ils publient. De temps en temps, je fais une jolie découverte... mais au fond, je crois que je suis blasée, un peu.
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Il y a un an, je me suis tournée vers la blogosphère.
Dans l'ensemble, c'est différent. Plus spontané, plus vrai. Si on cherche de grandes histoires, une intrigue, on peut être parfois déçu, mais il y a de belles lectures à découvrir, avec
du désir, de l'amour, du fantasme. Et chaque expérience étant différente, on trouve son compte quelque part ou ailleurs, sans les éternels scénarios imposés.
La plupart des blogs "pour adultes" sont (relativement) bien écrits. Pourquoi ? Assez clairement, des articles mal rédigés
partent aux oubliettes, peu aimés, peu commentés. Si je rencontre trop de fautes, un style vulgaire, je passe à autre chose.
Tout naturellement, on retourne vers ceux qu'on apprécie. La touche personnelle revient, dans chaque billet, et si on aime un auteur, on peut le lire régulièrement.
Un des premiers que j'ai découverts est « Sous le signe du Lien » ; il reste à ce jour un de mes grands
préférés. À chaque fois, je m'évade, je suis amenée loin, je lis une belle histoire, et ces ambiances m'enchantent. J'aime les mots, les images, les couleurs, les émotions.
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Je cherche aussi mon bonheur dans la littérature érotique sur papier. Et là, c'est finalement loin d'être évident.
En librairie, on nous propose vraiment peu de choix.
Sur internet, l'offre est nettement meilleure, mais bien souvent on ne peut pas se faire d'idée sur le contenu de l'oeuvre, le genre, le vocabulaire. Les quatrièmes de couverture vantent
toujours le roman, évidemment, et j'ai déjà connu quelques déceptions. Chercher des avis peut aider, mais comme partout, il en faut pour tous les goûts, donc certains peuvent effrayer, à
tort (je me souviens d'un commentaire sur un récit soi-disant cru et choquant... texte qui personnellement m'avait paru assez plat). Non, rien ne vaut le "vrai", feuilleter et lire des
passages au hasard, ou être intriguée par les premières lignes ou pages...
Une autre option se trouve dans les sex shops. Certains ont des livres, mais là aussi, pour trouver ce qui plaît, il faut s'accrocher et éviter le petit sex-shop sordide. Mieux vaut la
grande ville et l'enseigne propre, voire "grande marque".
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Voici une partie de ma mini bibliothèque.
Avant, je planquais mes livres là où je pouvais. Maintenant, j'ai mes petites étagères dans ma chambre. Je lis, et je recherche "mon" style, celui qui me fera vibrer. Je ne l'ai pas
encore réellement trouvé.
• Je sais par contre que je n'ai pas aimé Hastings. Traduction ou pas, la pauvreté et la vulgarité du vocabulaire, les répétitions m'ont vite énervée. Mais j'ai lu quelque part que
certains auteurs sont payés pour mettre trois fois par pages tel et tel mot ("bite", pour ne citer que lui). C'est d'un triste...
• J'ai apprécié Françoise Simpère, mais ai estimé les nouvelles trop courtes ; j'aurais aimé mieux plonger avec les personnages, mieux apprendre à les connaître. L'érotisme y est féminin
et sensuel.
• « Marcel Facteur » est agréable à lire, mais plus comme un roman "classique", à touches érotiques légères.
• Les volumes de la série « Osez » me font souvent sourire, et se laissent lire, seule ou à deux. Il y a toujours quelques idées à retenir, en découvrant une pratique ou
une autre...
Prochainement, vous trouverez ici quelques articles concernant tel ou tel titre, selon mes lectures. Les premiers seront certainement « Porno pour filles » d'Erika Lust et « Porno Manifesto » d'Ovidie, traitant du même sujet mais très différemment (pour moi), l'un étant presque moralisateur et l'autre, beaucoup plus léger.
Si vous avez des ouvrages à me recommander, n'hésitez pas. :)
Pour ma part, c'est un "exercice" totalement différent. ;)
L'approche n'est pas la même, et le plaisir ressenti non plus (à la lecture, comme à l'écriture, d'ailleurs).
En poésie, il faut tenir compte de tout ce travail particulier...
... mais on n'a pas le temps de plonger dans une intrigue, de connaître les personnages pleinement, etc.
c'est à mon sens un des plus beaux textes ecrits au xviii avec des inventions de mots et plein de fraicheur ... un grand un tres grand qu'on lit peu en fait
Merci pour ce conseil ! :)
Je vais aller fouiner pour trouver ça, et lire quelques extraits (si je peux) pour avoir une idée plus précise, déjà.
Vous parlez de Marcel facteur, c'est un livre de Françoise Ray, une prof de français, j'ai lu plusieurs de ses livres.
Je crois que vous connaissez également le blog de "Myriade" j'aime beaucoup sa plume.
Que ce soit dans la vie ou dans l'écriture je n'aime pas la vulgarité et bien souvent la littérature pornographique l'est alors que la littérature érotique ne l'est que rarement.
Les femmes sont bien meilleures que les hommes dans la description en matière d'érotisme
Juju ! Mais bien sûr que je connais ce blog ! Nous nous y croisons régulièrement. ;)
(ainsi que celui de Myriade, nous en avions déjà parlé par mail.)
Je n'aime pas non plus la vulgarité de certains livres... mais si l'érotisme est trop léger voire mièvre, ça me fait sourire ou m'ennuie, plus qu'autre chose ! Difficile, donc...
Je veux aussi de la passion, en plus de la sensualité. ;)
[ Petite précision : mon avatar apparait aux côtés de votre message, Juju, étant donné
que je l'ai édité. rien de plus. Ne vous inquiétez pas ! ] ;)
Je suis un peu surpris, je l'avoue, du sujet de cet article, un peu comme si vous souhaitiez occulter tous les précédents et votre mal-être avec.
Mais c'est votre choix et je le respecte.
Pour répondre à ce que vous écrivez, j'ai toujours, par goût, été porté vers la poésie et m'essaye parfois à de courts textes poético-érotiques ou plutôt sensuels.
Mais ce sont de timides essais qui restent dans mon ordi ou partent souvent à la corbeille.
Je ne lis pas les auteurs dont vous et les précédents intervenants vous faites l'écho, leur préférant la poésie pure ou le roman.
Mais les mémoires de Casanova, comme proposé précedemment, pourquoi pas ?...
Prenez soin de vous.
Jeff
Je n'occulte rien... ;)
Mais je ne peux pas éternellement tourner en rond (ça fiche le tournis). ;)
Qu'une solution soit trouvée ou pas, il me faut aussi continuer, avancer. Surtout que la solution ne peut pas toujours venir de moi. De mon côté, j'ai réfléchi, analysé, posé les mots... je sais
où j'en suis de mes émotions.
Tout n'est pas réglé, loin de là, mais ma vie doit continuer, non ? :)
Le mal-être, il va, il vient. J'essaie de l'ignorer, de chercher les petits bonheurs, ou de positiver le calme.
Quant aux timides essais, il faut essayer de les mettre en ligne, quelque part ! :) ça serait bien...
Mais je sais, j'ai moi aussi quelques récits restés dans mes dossiers, ou jamais finis, parce que je n'ai pas osé... ce n'est pas toujours facile.
tout dépend de ce que tu recherches ..
Ce que je cherche ?
Si je le savais exactement, je ne chercherais plus... ;)
Plus sérieusement, je cherche quelque chose sans vulgarités excessive, mais je ne veux pas du mièvre et dégoulinant non plus. Que ça soit cru, sexuel, animal, ça me va, mais pas grossier. :)
Je ne veux pas que, sous prétexte que c'est érotique, le texte soit écrit n'importe comment. Pour que ça marche, chez moi, la rédaction est importante (Hastings m'a sacrément calmée, par exemple).
Quand c'est trop soft, ça m'ennuie, ou me fait sourire.
Ceci dit, c'est difficile. J'ai lu des critiques sur des romans que j'ai lus, de personnes choquées par le côté cru. Mais moi, je n'avais pas vu ça comme ça. Donc, il est quasi impossible de cerner exactement ce genre de choses. Chacun le vit différemment.
De Françoise Rey, j'ai beaucoup aimé La Rencontre. Ce roman vaut vraiment la découverte !
Si tu ne l'as pas lu, je te conseille aussi Venus Erotica d'Anaïs Nin. Ne rate pas la préface : l'auteur explique comment ces texte sont nés (sur la demande d'un riche mécène anonyme qui voulait des histoires crues, sans digressions psychologiques ni détours... Du cul sans habillage, en somme !) et comment elle a honoré cette commande. Très intéressant d'avoir une vision féminine sur la littérature érotique. Anaïs était un précurseur (arf, pas de féminin... pionnière marche aussi, alors !).
Hors champ de l'érotisme pour aborder une face plus sombre, sur la ligne dure du sexuel (loin de la douceur et de la sensualité, donc), envie d'évoquer 3 bouquins qui m'ont beaucoup marquée :
- Georges Bataille, Histoire de l'oeil ;
- Pierre Louys, Trois filles de leur mère. Il y a d'ailleurs un doute sur le véritable auteur de ce texte. Le secrétaire de P. Louys imitait son écriture à la perfection, du coup, c'est peut-être de sa plume qu'il est sorti. Mais qu'importe, pas vrai ?
- Octave Mirbeau, Le Jardin des Supplices, une sorte de catalogue des tortures dont certaines uniquement sexuelles.
Ces livres-là, découverts à la petite vingtaine, étaient pour moi à la limite du supportable - ce qui explique l'empreinte qu'ils ont laissés. Je n'ai pas pu finir le Mirbeau, d'ailleurs... A manier avec précaution pour les âmes sensibles ! :)
Puis un autre enfin, devenu un classique : La Vénus à la fourrure, de Sacher-Masoch. Oui, oui, le terme "masochisme" est bien dérivé de son nom !
La petite anecdote qui va avec : j'avais dans les 22 ans, je lisais ce roman appuyée à la fenêtre d'une laverie publique, en attendant que mon linge soit sec. Un homme passe dans la rue, me regarde, s'arrête pour déchiffrer le titre du bouquin. Il a un immense sourire et, ni une ni deux, entre pour me demander :
- Oh, mademoiselle, seriez-vous une masochiste ?
- Et vous, monsieur, un emmerdeur ?
Il est parti. J'en ris encore. :D
C'est un plaisir, chère "Chut !" :) et c'est sincère. Ton blog reste un de ceux que je préfère lire.
Merci beaucoup pour tous ces conseils.
Anaïs Nin m'intéresse. Vision féminine de l'érotisme ou de la pornographie... un sujet que je tente d'approfondir.
- Pierre Louys, je l'ai sur mon autre PC. Pas lu en entier, mais parcouru sur quelques chapitres. Il faut que je le retrouve.
- Mirbeau : je réfléchis... et reste prudente. Je vais fureter sur internet, des avis, des extraits...
- Sacher-Masoch : pourquoi pas ! ;) Et l'anecdote pour aller avec est un pur bonheur ! :D
Comme pour briller en société il est bon de pouvoir citer les oeuvres peu connues des auteurs très connus, citons ici les onze milles verges de Guillaume Apollinaire. Roman totalement exacerbé à ne pas mettre entre toutes les mains, voir même à ne mettre qu'entre des mains qui sauront faire preuve d'une lecture au 7ème degré et ne prendrons peur de pas grand chose.
Merci pour ce lien ! :)
Je crois bien que c'est celui que je cherchais, en vain... Je vais aller lire tout ça.
"à ne mettre qu'entre des mains qui sauront faire preuve d'une lecture au 7ème degré et ne prendrons peur de pas grand chose" : ça me va ! :)
Je rejoins les précédents commentaires pour recommander Casanova. Je l'ai lu il y a longtemps et en garde un très bon souvenir... mais plus pour le côté historique que pour le côté érotique, qui est d'ailleurs assez soft.
J'ai lu aussi Le jardin des supplices d'Octave Mirbeau et l'âme sensible que je suis en garde un souvenir horrible! J'ai eu du mal à le terminer. Cependant j'envisage de lire son Journal d'une femme de chambre.
As-tu essayé Alina Reyes?
Tout le monde finit par se retrouver, au fil des blogs, c'est bien. :)
Alina Reyes... je ne pense pas, mais pourtant le nom me dit fortement quelque chose. Donc j'ai dû hésiter à en acheter un !
Un titre en particulier à conseiller ?
L'idée de ce livre a l'air intéressante, en tous cas, différente des classiques romans. :)
Et pour sûr, je lirai les deux parties, homme et femme.
Reste à savoir le style... Je tenterai peut-être bien !