DANS L'OMBRE & SOUS LES CARESSES ...
Il ne s'agit pas peut-être d'instinct maternel, mais... de sensibilté, d'empathie, d'humanité, tout "simplement".
Je crois que tu peux comprendre que parfois, secouer les gens, les bousculer, n'est pas la bonne solution, même si appliquée à soi, elle aurait marché. Chacun est différent. Peut-être ( ;) ) toi,
perçois-tu qu'un mot gentil vaut mieux qu'une bonne engueulade, selon les personnes...
Et dans ces moments-là, sortir des phrases comme "il y a pire que toi", ou "c'était mieux ainsi", n'aident pas forcément. On le sait, tout ça, mais ça ne diminue pas les souffrances pour autant. On n'est pas dans une logique, dans le raisonnable. Pas encore...
Je te le souhaite de tout coeur. :)
Tout peut bien se passer (et heureusement !) ou on peut rencontrer des obstacles et les franchir avec succès (c'est ce qui m'est arrivé pour ma fille ; beaucoup de difficultés, mais au final,
beaucoup de fierté, et un grand bonheur).
je connais cette situation où tu as l'impression que tu aies seule à te rendre compte que tu viens de perdre un enfant....
courage...
y a des jours comme ça
Oui, c'est étrange, n'est-ce pas ? La faculté qu'ont les autres à oublier si vite...
Il y a des jours, comme ça, oui. Et puis ça passe. Et puis ça reviendra encore. Plus rarement, avec le temps...
j'espère que tu vas mieux depuis la rédaction de cet article. Le blog, c'est aussi l'espace privilégié pour laisser s'échapper des mots que, sinon, on aurait gardé pour soi.
Je confirme : les dates anniversaires (qui portent si mal leur nom quand il s'agit d'événements douloureux, voire tragiques), sont extrêmement pénibles. Avec le temps toutefois, leur acuité s'estompe un peu, puis beaucoup plus. Lieu commun, mais vrai, je le crois.
Pour ce qui est des réactions des autres : oui, elles sont souvent décevantes, parfois négligentes ou méchantes, voire révoltantes - a fortiori quand elles viennent de l'être aimé qui avait lui aussi lieu, part et place dans un projet de vie.
Ce qui me frappe et m'a frappée quand j'ai été dans la position de demander de l'aide, d'être réconfortée, est l'incapacité de certaines personnes, parfois (très) proches, à fournir le soutien attendu. Ou de façon si maladroite qu'il en devient cruel (à leur insu, bien sûr : tel n'était pas le but recherché). Et plus l'événement à la source de notre peine est grave, plus cette incapacité semble être majorée. Logique, mais d'autant douloureux pour celui qui le subit.
Un jour, une amie m'a dit :
- Il faudrait que tu renonces à vouloir obtenir l'aide que, toi, tu souhaiterais.
Ca m'a paru très juste, ce qui n'ôte rien à la difficulté de ce deuil-là (un de plus !) : attendre, espérer des autres qu'il nous apporte ce dont nous avons vraiment besoin.
Alors, si l'on ne peut pas vraiment compter sur les autres - ou sur si peu -, que reste-t-il ? Nous-mêmes, je crois. Se traiter avec patience, compréhension et douceur en attendant que la douleur s'atténue. Faire le gros dos, en quelque sorte. Ca ne règle rien, au fond, mais ça aide.
Toutes mes amitiés.
Je ne sais pas... je n'attendais rien de précis, mais juste une présence, peut-être une écoute, en tous cas, pas de bousculades et de mots blessants ; j'étais déjà assez blessée comme ça.
Dans ces moments-là, on fait attention à ce qu'on dit. On ne laisse pas sa compagne seule avant l'intervention, peut-être... (et encore, qu'il ait besoin de s'aérer, ok, mais pas de me téléphoner pour me dire que "la vie était belle" ! Alors que moi j'étais seule à m'occuper de ma fille malade, attendant mon curetage). On évite de la laisser organiser la garde de la fille seule (sans lui dire ce qui se passait), ou on ne la laisse pas partir à la clinique seule, non plus...
Je serai marquée à vie, par ça. Le départ pour la clinique, seule. L'arrivée là-bas, les papiers, la préparation, le cachet, la salle d'opération... seule. Immensément seule. J'en pleure encore de ce froid immense.
Quand on sort boire et fumer à outrance, avec les potes, (donc, sombrer dans les artifices) on évite d'accuser sa compagne, en lui disant que "c'est pas la mort" (ben si, un peu) et qu'elle
manque de dignité, alors qu'elle, elle assume un enfant, une FC, et tout ça, sans médocs ni boisson ni joints ni rien !
Un COMPAGNON, si ça brille par son absence, à quoi bon ? :(
"Se traiter avec patience, compréhension et douceur en attendant que la douleur s'atténue" : c'est parfois dur, quand on s'en veut, quand on en veut à son corps, quand on se demande ce qu'on a fait de mal, quand les autres vous secouent, alors que vous voudriez un peu de douceur (quitte à prendre soin de soi seule)...
Aujourd'hui (2 décembre, donc, jour de ma réponse) j'ai eu un gros coup de cafrad, à cause de ça, encore... ça va, ça vient.
Ils appellent cela FAUSSE-couche, sans vouloir reconnaître qu'il s'agissait d'un VRAI bébé, c'est beaucoup plus confortable ainsi, on ne souffre pas d'une faux traumatisme et on peut même se payer le luxe de railler voire ignorer la douleur de la seule personne consciente que c'était vrai.
Douces pensées
C'est très vrai, tout ça.
Mais l'attitude de certaines personnes est peut-être aussi légitimée par la réaction (ou plutôt la non-réaction) du corps médical.
L'échographe qui m'a annoncé la fin de ma grossesse, alors que je voyais un foetus formé sur l'écran, a été particulièrement directe et froide. D'accord, ça ne l'affectait pas, elle en voit
plein, mais elle parlait à un être humain !
"Votre grossesse s'est arrêtée. Rhabillez-vous, on va prendre rendez vous pour l'intervention."
Et c'est tout. Ce sont les seuls mots qu'elle a prononcés. Un peu de psychologie, d'humanité pour annoncer que le bout de bébé que je voyais à l'écran avait un problème ? Non ?
Du coup, pourquoi l'homme aurait-il trouvé ça autre que "banal" ?
Là est la question.
Pour ne pas prendre le risque que ça l'affecte ? Parce qu'il ne la conçoit pas, vu que lui, ça ne l'affecte pas ? Parce qu'il minimise la souffrance des autres ? Parce qu'il n'a rien vécu "en
lui" (ni grossesse, ni intervention, ni douleur, ni corps qui porte un foetus mort) ?
Parce que, comme il m'a dit, il ne compte sur personne, alors je ne dois pas compter sur lui ?
Je ne sais pas. Mais renier ma souffrance, a engendré d'autres souffrances. Celle de la fausse couche aurait pu mieux s'estomper. D'ailleurs, de cette histoire, ce rejet m'a fait du mal, à plus long terme, je crois.
Ce n'est pas "un peu tard"... vu que c'est un sentiment qui me suit un peu tout le temps, qui refait surface, plus rarement maintenant, mais il ne s'agit pas que de dates.
Merci.
... et bienvenue sur la blogosphère, alors, si j'ai bien compris. Dans tous les cas, longue vie à ce nouveau blog. :)
Je ne sais que dire.
Cela remue des souvenirs personnels douloureux.
Je vous embrasse fort.
Que la joie vous revienne.
Le but n'était pas là, soyez en sûr...
Pourtant, en même temps, se sentir moins seule, comprise, "acceptée", aide beaucoup.
C'est vrai, rien à dire de ce silence mais juste faire un gros calin, donner un soupir dans ce silence, peut être peindre aussi pour échanger.
Bienvenue ! :)
Et merci pour tous vos messages (auxquels je réponds très tardivement, je sais...).
Novembre est passé. Il faut croire aussi que novembre est maudit, pour moi. Il y a toujours des mauvaises nouvelles, qui viennent se rajouter aux tristes souvenirs, d'année en année.
2012 : peut-être un peu moins remuée par cette fausse-couche... parce que je me dis que cet enfant n'aurait pas eu une vie très sereine. C'est triste à dire.
La raison prend le dessus. Entendre son homme dire "je ne sais plus si je veux un enfant avec toi" veut dire qu'il ne le veut plus. Mais qu'aurait-il fait, avec un enfant ? Un enfant sans sa
présence, sans son soutien, sans son écoute ? Sans ses encouragements ? Toutes ces choses que cet homme est incapable de donner...
En même temps, je dois faire le deuil d'une éventuelle autre grossesse. Ça me parait presque une évidence, maintenant. Et ça me fait de la peine. Je voulais revivre ça, je voulais plusieurs enfants. J'ai gâché mes chances.
"si tu veux vivre aujourd'hui, fais table rase d'hier" c'est ce que disent des sages chinois, maintenant c'est vrai ce n'est pas facile à mettre en oeuvre et rien que de répondre au message ramène au passé.
un autre proverbe dis
"lève toi le matin, habille toi et fais le premier pas"
Le temps adoucit les choses... mais ne les efface pas, tout de même.
Faire table rase, c'est difficile, avec les souvenirs. Dans les actes, oui, peut-être. Mais il restera toujours des souvenirs, même s'ils s'estompent et s'adoucissent.
finalement , et c'est bien triste, on est toujours seul dans la douleur .
Je compatis ...