DANS L'OMBRE & SOUS LES CARESSES ...
Soirée lecture, chocolat chaud, et un petit billet pour vous présenter une nouvelle, découverte ce soir : « Un, deux,
trois... Nous irons en croix », d'Isabelle Lorédan, aux Editions Dominique Leroy, dans la collection... e-ros D/s.
Il s'agit de domination et de soumission au sein du couple... Nous sommes loin des récits où violence rime avec douleur, rassurez-vous. Pas de contrainte ni de réelle humiliation.
Justement, il peut être intéressant d'aborder le SM (qui ne plaît pas à tout le monde, j'ai la nette impression) sous un angle ludique, montrant la confiance, la complicité, le désir. Les
protagonistes sont des gens tout à fait normaux, comme vous et moi, qui ont l'envie de découvrir, pour mieux se connaître et se révéler.
La nouvelle est présentée comme suit :
« Jean va au devant des souhaits de sa femme en la dominant et en confiant à une
complice le soin de la punir avec ce joli martinet de cuir acheté un peu plus tôt dans la soirée...
Amour, bdsm et libertinage sont les composantes de cette nouvelle érotique.
»
Je complète ce résumé avec un commentaire d'Isabelle Lorédan, lu sur le blog de Chocolat Cannelle :
«Un BDSM humain et ancré dans la réalité de
la vie, c'est ce que je m'efforce de dépeindre dans mes textes qui traitent du genre. Pourquoi donc le BDSM devrait-il faire frémir, être prisonnier de ses codes et de ses donjons ? Je
préfère de loin dépeindre des gens ordinaires vivant leurs fantasmes à leur façon, il me semble que c'est le meilleur moyen pour que les lecteurs s'identifient à eux, se sentent touchés
par ce qui leur arrive. Et comme mes textes sont à l'image de la vie, je ne m'interdis pas non plus l'humour, cela n'a rien d'incompatible.»
Je dirais donc que le pari est gagné. On peut s'identifier aux personnages, et je suis bien contente de lire que l'humour peut être compatible avec la D/s (et la sexualité en général)
!
(Ceci étant dit, très personnellement, je supporte facilement des textes plus "poussés" dans le jeu SM, aussi...)
J'ai envie de rajouter deux points intéressants :
• l'histoire de la naissance de ce texte, que vous pourrez retrouver ici.
• et donc, une sorte de première partie à ce récit, lisible dans le tome « osez 20
histoires
de soumission & domination
».
J'en avais déjà parlé dans un précédent billet...
Vous pouvez télécharger «
Un, deux, trois... Nous irons en croix » sur le site
des Editions Dominique Leroy, pour 1,29€ :
http://dominiqueleroy.izibookstore.com/produit/113/
Quand on se fait une idée sur une pratique qui nous parait un peu extrême, elle est souvent assez "diabolisée", en effet. Il faut pouvoir en discuter (mais ce n'est pas évident, autour de soi !)
avec des personnes qui peuvent rassurer, ou expliquer. Le mieux est aussi d'essayer, doucement, tout simplement, pour voir si ça peut plaire, ou pas. Si on est curieux...
"Parce que l'image qu'ils en ont est caricaturale et noire" : le SM est en effet trop vite catalogué... le dominant fait souffrir la soumise. Alors qu'il faut y voir le fait qu'il
se consacre surtout à elle, et même si ce sont des jeux qui peuvent partir très loin, il y a du respect au fond, et parfois même, de l'amour.
Il faut dire que j'ai lu "Le lien", de Vanessa Duriès, quand j'étais étudiante (donc, très jeune), et je fréquentais les mêmes cours qu'elle. J'ai donc pu voir une jeune femme normale, gentille
et saine d'esprit, qui a su par les mots expliquer ses ressentis.
"alors que dans mes textes il est libérateur de la vraie personnalité des héros" : le SM peut très bien être vécu comme ça, en effet. J'ai tenté d'expliquer, dans quelques billets...
mais ce n'est pas tâche facile, si on s'adresse à des gens "rebutés", vu que ça parait paradoxal.
J'attends donc les autres textes, pour découvrir d'autres nuances. ;)
Bonnes lectures.
Eric.
Un (ou des) titre(s) à me conseiller ? :)
C'est un nom que j'ai croisé plusieurs fois, mais mon choix ne s'est pas fait sur un livre en particulier... il faudra que je corrige ça !
D'Alina Reyes, j'avais beaucoup apprécié le "7 nuits" ou encore "Satisfaction" et "la chasse amoureuse". Mais il ne faut pas rater "le boucher" Mais plutôt que de vous dire les choses, je serai tel le sage Chinois qui refusant de donner un poisson au pauvre lui a appris à pêcher: voici donc le site d'Alina Reyes qui réédite en numérique ces oeuvres. Vous verrez que le principe de paiement est simple et vous aiderez ainsi cet auteur qui connaît un parcours tumultueux. On la dit en rupture avec le monde de l'édition et totalement ruinée. Certains la disent un peu parano... Un personnage que j'ai fréquenté un temps via un site, nos échanges m'ont fait découvrir une femme intelligente, engagée et sensible. Mais trêve de discours, voici le lien : http://alinareyes.net/
Régalez-vous !
Et Joli moi de mai.
Eric.
Je réponds tardivement à ce message, mais du coup, maintenant, j'ai une liseuse, et je vais donc très certainement acheter quelques e-books sur le site que vous m'avez donné ! :)
Merci !
Quant au Boucher, j'ai du mal, j'avoue. Cette association viande morte et érotisme, je la trouve macabre, assez glauque. Je ne peux pas et n'ai aucune envie d'associer dans ma tête ces deux
sujets. ;)
J'ai lu les premières pages, sur le site. Il y a quelque chose qui me... "rebute". Le mot est trop fort, mais l'idée est là.
Le contact sensuel se fait sur un corps vivant et vibrant, pas sur de la chair morte ! Déjà bien difficile de caresser un corps à l'esprit "absent"... :( comme j'ai déjà pu le vivre...
Le contact avec la chair morte, évidement a quelque chose de particulier... que je ne connais pas !
Eric
Comme vous le dites, le SM ne plaît pas à tout le monde, ou plutôt, la présentation qui en est généralement faite (codes, noirceur des récits, listes interminables des supplices infligés...). Pour ma part, j'essaie, au travers de mes mots, de donner une vision lumineuse de ces jeux là (car ce ne sont que des jeux !). Après, on peut taper dans différents nuances, allant du soft (c'est le cas pour celui-ci) au hard, tout est dans la façon de présenter les choses. Je m'attache toujours à y placer de l'humour, de la tendresse (à défaut d'amour), bref, comme je le dis dans la citation que vous avez reprise, de montrer un BDSM à visage profondément humain, aux antipodes des récits des stars de donjon.
Pourquoi ? Parce que finalement, quand on y regarde de plus près, beaucoup de gens ont des pratiques qui sont incluses dans le BDSM (fessées, attache des mains...) mais qui sont horrifiés lorsqu'on leur dit qu'ils s'approchent du SM. Parce que l'image qu'ils en ont est caricaturale et noire. En présentant un cadre et des personnages qui sont finalement "monsieur et madame tout-le-monde", cela leur permet de pouvoir mieux s'identifier à eux (donc à mieux ressentir les émotions à la lecture)et qui sait, d'agir en tant que révélateur...
Autre chose concernant mes écrits SM, c'est le message d'épanouissement personnel, y compris pour les femmes. Qu'elles soient soumises ou dominantes. Dans l'image d'Epinal commune, le SM est un asservissement, alors que dans mes textes il est libérateur de la vraie personnalité des héros. C'est tout cela que je m'attache à faire passer au travers de mes écrits finalement :)
D'autres textes sont d'ores et déjà programmés à la publication, chez Dominique Leroy et chez Blanche début 2012 dans des registres différents. J'aime explorer différentes nuances. Le pire qui pourrait m'arriver, serait de ne faire que du très doux qui tournerait vite au mièvre.