DANS L'OMBRE & SOUS LES CARESSES ...
Dans la continuité du billet « Osez... osez l'érotisme ! » ...
Fin décembre, souhaitant me faire deux ou trois auto-cadeaux de Noël,
j'ai cherché quelques livres parus récemment... entre autres, « Osez 20
histoires érotiques de Noël », « Le Manoir » d'Emma Cavalier et « Echanges
virtuels » de Marie Godard, pour ne pas les citer (j'avais moins espoir pour « Je t'aime, fais-moi mal » d'Erika Lust). Sincèrement, je pensais les trouver dans cette grande librairie
que j'ai déjà évoquée précédemment, même si son rayon érotisme est bien caché et peu fourni ; librairie qui fait 1200m², quand même (je me suis renseignée...), laissant donc à
penser qu'il y a du choix, de manière générale.
Je n'en ai trouvé AUCUN. J'y suis retournée depuis, j'ai regardé à chaque fois. Rien. Ils ont pourtant passé une commande aux
Editions Blanche, pour les collectifs annuels, en format Pocket (Transports de femmes, Folies de femmes, Rêves de femmes, Jouissances de femmes... je
ne sais plus lesquels étaient en rayon. Si vous en avez un à me recommander, d'ailleurs, n'hésitez pas !), j'en déduis donc qu'ils ne sont pas prêts à rajouter d'autres auteurs. Ils ont
dû atteindre leur quota annuel.
Le Pocket vend mieux ? Et si on veut de la nouveauté ?
D'ailleurs, le rayon a bougé, récemment ; encore un peu moins visible. Toujours aussi haut (les petits - comme moi - ne peuvent donc attraper les livres que difficilement. Qu'on se
rassure pour les mineurs), toujours aussi restreint, et... avec un nouveau nom :
Autour de la littérature... de mieux en mieux, non ?!
Quelle hypocrisie... L'érotisme n'est même plus de la littérature.
Et ne vous réjouissez pas trop vite : le rayon érotisme, c'est juste l'étagère du haut ! Près du plafond, donc,
comme vous le voyez, une quarantaine de livres (et encore), quand il y a du choix.
Je n'ai pas pu résister, j'ai pris une photo (avec mon petit téléphone, donc, la qualité n'est pas au rendez-vous... par contre, les regards étonnés étaient au rendez-vous, eux ! Mais
pourquoi prend-elle ces étagères-là en photo ?)
En conclusion, une fois de plus, un triste constat : les libraires veulent vendre, mais ils ont peur d'éventuels lecteurs frileux, alors, ils ne proposent quasiment rien. MAIS, sans
choix, sans offre, jamais le lecteur ne prendra goût à cette LITTERATURE... et jamais il n'achètera.
On ne peut même plus parler de concurrence de la vente en ligne... les libraires (grandes librairies) se sabordent seules. Bah, je suppose que leur gagne pain est ailleurs, en fait.
Dans une librairie, on peut feuilleter, voir le style, se faire une idée ; c'est mieux. Mais sans choix...
Alors oui, je me rabats sur internet, mais ils le cherchent, aussi ! Je le fais, pour les livres dont j'ai entendus parler. Les autres, ben... je préfère m'abstenir. J'ai déjà été déçue, en suivant l'avis positifs de lecteurs inconnus.
Vous ne trouvez pas les auteurs que vous cherchez dans votre librairie, les maisons d'éditions ne veulent pas miser sur de nouveaux auteurs, tout au plus sur quelques textes à compiler sous un titre générique.
La littérature érotique est encore mise au ban !
Quel dommage.
Vous avez aiguisé ma curiosité, j'ai l'occasion de passer chez une grande enseigne prochainement et je m'en vais prospecter leur rayon "autour de la littérature"...
Finalement, c'est dans les gares que je me suis toujours fournie ;)
Bon we!
Je crois que je vais finir par aller voir dans les gares ! ;)
"les maisons d'éditions ne veulent pas miser sur de nouveaux auteurs, tout au plus sur quelques textes à compiler sous un titre générique" : j'ai remarqué ça, moi aussi...
Personnellement, je ne suis guère intéressé par la littérature érotique, mais c'est avec plaisir que j'ai découvert que - grâce à la magie photographique - l'étagère du milieu de cette librairie maudite porte le plus joli des noms… :)
Le plus joli des noms... je n'irais pas jusque là, mais j'aime bien "signer" mes photos de différentes manières. :)
Je n'ai pas lu ces "classiques". Il faudrait que je les feuillette, histoire de me faire une idée.
J'ai peur que ça ait un petit goût de "dépassé", je ne sais pas trop... que l'écriture ose moins que maintenant ?
L'argument principal des méventes est la gratuité du net. Mais c'est à mon avis un faux problème car si l'on trouve beaucoup de sites d'histoires érotiques gratuites, pour trouver de très bons textes (sans fautes à chaque ligne, entre autre), il faut quand même avoir beaucoup de temps à perdre...
J'avais contacté la FNAC de mon coin pour leur proposer une séance de dédicace à l'occasion de la sortie de "Secrets de femmes", en leur faisant une liste des ouvrages déjà parus dans lesquels j'avais des contributions (ce qui aurait pu être l'occasion de les booster un peu). On m'a opposé une fin de non recevoir.
Certains ont beau continuer d'affirmer qu'il ne s'agit pas de censure, c'est quand même une belle régression qui ne fait que s'accentuer d'année en année.
Peut-être faudrait-il, au lieu de se tourner vers les sites de vente en ligne, que les clients osent réclamer les titres qui les intéressent, et demandent à leurs libraires de les commander.
Autre constat, positif cette fois. Depuis que "Transports de femmes" est en rayon à la bibliothèque municipale de mon village (soit depuis le début janvier), il a déjà été emprunté trois fois. Preuve qu'il y a de l'intérêt pour cette littérature !
"Transports de femmes n'est toujours pas paru en Pocket cette année, alors que d'habitude, les collectifs sortent au mieux à l'automne, au pire en début d'année suivante" : juste un mot là-dessus, et je complèterai mon commentaire plus tard. Dans mes statistiques, j'ai comme recherche aboutissant sur mon blog : "transports de femmes éditions pocket". Comme quoi, des gens le cherchent, et le veulent, ce livre !
Parfois faut-il chercher "ailleurs", dans une littérature plus classique et chez des auteurs qui ont pignon sur rue et il arrive que l'on ait de bonnes surprises. Comme exemple, l'étonnant "Onze minutes" de Paulo Coelho paru en 2003 et publié en Livre de Poche.