DANS L'OMBRE & SOUS LES CARESSES ...
... Tant que le loup n'y est pas ?
La toute première fois où je suis entrée dans un sex shop, c'était un soir de Noël. Je venais de laisser ma fille à son père,
sur un parking de supermarché, la nuit ; c'était plutôt glauque. C'était peut-être la première séparation pour Noël.
Étrange sensation, juste après... un vide. Que faire, en ce soir de 25 décembre, sans fête de famille ? Une idée saugrenue a
fait surface, une sorte de "chiche !" et nous voilà, mon petit ami de l'époque et moi, poussant la porte d'un sex shop devant lequel j'étais déjà passée, dans une rue
sombre.
Première impression ? Il y faisait chaud, très chaud. Et après ? Derrière la caisse, une femme d'une soixantaine d'années,
plutôt boulotte, avec un gros pull, bavarde. Intriguée (à l'époque je n'avais pas beaucoup de sex toys...), j'ai regardé les rayons. La vendeuse nous a déballé de tout, nous montrant
comment tel ou tel jouet marchait. Elle m'amusait, même si je me demandais du coup ce qu'elle faisait de l'hygiène...
Beaucoup de DVD, bien sûr, et un ou deux clients seulement. Un 25 décembre, me direz-vous... normal. Elle m'a proposé une
tenue sexy pour le réveillon du nouvel an : une mini robe de mère Noël ! J'ai souri à cette idée, sachant que j'allais passer cette soirée en famille... Je n'ai pas pris la robe. Tout au
fond de la petite boutique, j'ai vu et touché pour la toute première fois une "real doll" : étrange, très
étrange...
La dame nous parlait du temps, du froid, des fêtes... elle semblait contente d'avoir un peu de compagnie. Nous sommes ressortis sans rien acheter, mais avec le souvenir d'une
boutique plutôt sympathique, amusante et finalement sans le côté sordide que j'imaginais.
Bien plus tard, j'ai découvert un "love shop", grand, propre, avec une clientèle plutôt jeune et venant souvent en couple. J'y suis allée avec mon homme ; lui semblait plus intéressé par
les clientes que par les produits en rayon. S'imaginer la vie sexuelle de chacune devait l'émoustiller davantage que nos éventuels achats, qui le mettaient peut-être un peu mal à
l'aise.
La première fois où j'y suis allée seule, c'était pour offrir à mon homme des accessoires lui donnant des indices assez précis sur ce que j'avais envie de vivre comme nouvelles
expériences... J'en parle en fait dans ma nouvelle publiée aux Éditions Leroy : il s'agissait d'offrir
avant tout ma confiance, en dévoilant des fantasmes que je voulais partager avec lui.
C'était la fin de l'été, j'étais courtement vêtue, attirant quelques regards, et j'avais le feu aux joues en rentrant dans le magasin. Pourquoi ? Car je savais ce que j'allais
demander, et... ce n'était pas évident ! Le vendeur, quant à lui, me décrivait toutes ces choses qui me troublaient comme si on papotait en buvant un thé : cravaches, pinces à seins,
fouets... Je suis repartie avec tout ça, et aussi avec des menottes et un collier assortis, en cuir noir. Et des cordes pour le bondage, conseillée par un client qui m'a incitée à
préférer celles en coton, plus douces... J'avais aussi pris un petit guide « Osez » sur le sujet, pour faire comprendre à mon homme que...
Si vous voulez en savoir plus sur ce thème, vous n'avez qu'à acheter mon attachante provocation ! ;)
Ensuite ? Ensuite, j'y suis allée seule à nouveau, après ma première mammographie. Je voulais passer un moment à chercher quelque chose pour réapprivoiser mon corps, pour lui faire du
bien tout en me mettant du baume au coeur après ces moments d'angoisse. Hors de question d'aller acheter de la lingerie, ceci dit, même si j'aime ça en temps normal. L'épreuve aurait été
difficile ; j'étais quelque peu fâchée avec ma poitrine et ses "nodules douteux". Je ne voulais pas voir mon corps dans une glace et je ne souhaitais pas subir le reflet de mon visage
fatigué, rongé par les doutes et les questions. Il me fallait donc quelque chose qui ne me rappelle pas cet épisode doublement douloureux (j'y ai repensé en lisant ce billet, chez Miss Kat). Quelque chose pour prendre soin de moi.
Alors, ce
jour-là, j'ai regardé les vibromasseurs, les huiles de massage, les boules de geisha... et je suis repartie avec un lubrifiant, un gode "spécial point G" et un Layaspot.
... Et depuis, ma princesse Laya, je l'aime ! Elle est douce et très efficace. C'est mon jouet préféré, vers lequel je reviens toujours, même si je passe de longues périodes sans
l'utiliser (je préfère la chaleur des corps)...
À suivre...
Mes goûts doivent correspondre aux goûts de beaucoup de femmes, j'imagine, si on y pense un peu... ;)
Votre billet ne m'inspire pas de commentaire, plutôt une sensation de malaise que je ne sais pas expliquer
Eh bien, je suis désolée. Mon but n'était pas de mettre mal à l'aise, au contraire ! C'était plutôt d'aborder le sujet sous un angle léger, parce qu'il n'y a pas de honte à avoir et il faut être curieux, dans la vie ! :)
(Pour le complément de réponse, voir le commentaire suivant.)
C'est amusant, car en lisant le commentaire de Juju, j'ai réalisé que ma sensation était identique, un peu de malaise mais, en prime, c'est "votre" malaise que j'ai ressenti et non le mien qui, lui, était absent.
Peut-être suis-je à côté de la plaque mais je vous livre à chaud mon ressenti, comme une pulsion.
Sinon j'ai lu votre nouvelle et j'ai aimé. Elle donne envie d'en lire d'autres, alors jetez-vous sur votre clavier et écrivez !
C'est vraiment bien ce que vous faites.
Jeff
Ah mais moi je ne parle pas de malaise ! Au contraire !
Que ça soit la première fois, où les suivantes, ces visites m'ont aidée à réaliser que ces magasins n'étaient pas des lieux malfamés, bien au contraire. Plutôt un endroit où on trouve tout pour
assumer et assouvir en couple ses fantasmes, un endroit où on peut acheter de quoi aider à réapprivoiser son corps... pour moi, c'est positif.
Et puis, la gêne toute relative ressentie en entrant dans un sex shop, elle est plutôt amusante et stimulante, je trouve. Faut parfois bousculer ses habitudes et oser.
Après, si les sex shops "vous" gênent, ce n'est pas à moi de gérer ça. :P
Peut-être un brin de fierté masculine ? Je connais des hommes mal à l'aise en fait parce qu'ils n'aiment pas l'idée que la femme prenne du plaisir avec des "instruments". Si si, il y en a.
Ceux-là même qui passent des heures devant du porno, même, par exemple... J'en ai connus aussi qui ne voulaient pas que la femme jouisse autrement que "par eux". Une histoire d'ego ?
Quant à l'écriture, je vais m'y remettre dans les jours prochains. :)
Restera à voir si mes récits seront retenus. J'ai aussi la correction de plusieurs livres, en projet.
Je reste moi-même, pas de souci !
:)
Oui, quand j'aurai trépassé ! :D
Désolée (voilà qui ne va pas mettre plus à l'aise ceux que cet article "dérange"...) mais ces poupées ressemblent un peu à des mortes, je trouve.
Ceci dit, elles sont vraiment TRES bien faites ! Et le toucher est doux, tendre... C'est, je le répète, étrange ! ;)
Et moi aussi j'avais tendance à dévaliser les boutiques de lingerie dans les moments de déprime.
En tout les cas je trouve ce texte très attachant.
Quant aux sex-toys, je n'ai osé m'y mettre que depuis quelques semaines et ça été une belle découverte (bien qu'évidemment, rien ne puisse remplacer un homme).
Bisous sensuels.