Faits pour ne plus être ensemble

Mardi 30 novembre 2 30 /11 /Nov 20:23

Faits pour ne plus être ensemble

Ce matin, sur le trajet de l'école. 8h30, dans le froid et les embouteillages. Echanges entre une mère et un enfant. Ma fille a sept ans.

« Maman ? Pour les filles, on dit homosexuel aussi ?
- Oui, on peut. Ou lesbienne.
- Ah. D'accord. ... Moi, j'ai pas envie que ça m'arrive !
- Que ça t'arrive ? Mais c'est pas une maladie ! C'est moins facile qu'un homme et une femme, par exemple pour avoir des enfants... moins courant, mais parfois c'est comme ça, et ça ne pose pas de problème. L'important, c'est d'être amoureux.
- Oui, mais j'ai pas envie d'être différente.
- C'est bien aussi, d'être différent. Il ne faut pas ressembler à tout le monde, tout le temps. Chacun ses originalités. Et puis, on est tous pareils, aussi gentils, normaux. La vie amoureuse ne regarde pas les autres, après tout. Regarde, mon ami L. est homosexuel. Il est adorable, j'ai toujours pu compter sur lui, il a toujours été là pour moi quand j'allais mal, on se retrouve toujours avec plaisir, on rigole...
- Ah...
- Moi, je t'aimerai autant, homosexuelle ou pas, tu sais.
- Papa, il a dit qu'il espérait que ça m'arriverait pas. »

Silence.
Violent rappel sur quelques raisons de mon divorce. Amour et tolérance...

Tolérance, encore... Amour, aussi.
Il y a quelques temps, discussion chuchotée au moment du bonsoir, petit enfant blotti dans le lit, dans la pénombre déjà. Tendre câlin avant de s'endormir, mots doux et rassurants pour de jolis rêves.

levres

« Je t'aimerai toujours ma chérie, quoi qu'il arrive.
- Papa il a dit qu'il ne m'aimerait plus, si je volais des choses ou si j'allais en prison. »

J'ai juste failli m'étrangler.
Cet homme a-t-il jamais été capable d'aimer ?

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Commentaires

Et si ce n'était que l'expression d'une peur de sa part, d'une crainte de ne jamais être grand-père ?

Au fait, Chère Belle Dame qje le lis avec délice depuis cet été, aimerais-tu être grand-mère ?

Bisous de remerciement pour la qualité de ton blog

commentaire n° :1 posté par : Pascou le: 30/11/2010 à 21h53

Bien sûr, j'aimerais être grand-mère (j'aimerais être mère à nouveau, avant, quand même... ;) vu mon âge, il me reste quelques mois avant ma date de péremption) mais jamais ce ne sera une envie purement égoïste. Ce qui m'importe avant tout, c'est que ma fille soit heureuse, et amoureuse. D'un garçon, ou d'une fille. N'est-ce pas normal ?

L'accepter comme elle est, et pas en fonction de mes désirs. Je n'aime pas sous conditions. J'ai souffert de ça, dans ma jeunesse, de ce rejet parce que je n'étais pas "comme ils auraient voulu"...

Et je sais, qu'elle a déjà au fond d'elle une envie de bébé. Oui, si jeune, et moi c'est venu tôt aussi. Mais, si elle était lesbienne, j'ai envie de dire : "et alors ?"

Elle pourra avoir un enfant. Adoption, insémination, il y a des moyens, il faut parfois se battre pour avoir un enfant. Moi, je me suis battue deux ans et demi, et j'ai eu une grossesse difficile, un accouchement imprévu, et j'ai failli perdre mon bébé.

Et si j'avais écouté les envies des autres, les membres bien pensants de ma famille, je me serais faite avorter pour ma seconde grossesse (qui s'est de toute façon mal terminée au bout de trois mois).

Non, je trouve détestable cette façon d'insinuer que l'homosexualité est comme une maladie. "J'espère que ça ne t'arrivera pas"... Il faut faire attention aux tournures de ses phrases, surtout quand on s'adresse à un enfant influençable.

Si ma fille volait, je l'aimerais tout autant. Je serais en colère (je le lui ai dit) mais ça n'atténuerait pas mon amour. J'aimerais savoir que ce n'est pas juste donné aux femmes, aux mères, de ressentir ça si fort, dans leur chair...

(Et je crois que je dois vous souhaiter la bienvenue par ici, aussi.) ;)

réponse de : Ombres & Caresses le: 30/11/2010 à 22h27

Je ne répondrai pas sur l'homosexualité, je pense que qq part on est homosexuel, on ne le devient pas.
Pour le vol ou la délinquance, je pense que ce monsieur est maladroit, qu'il ait peur de ça pour votre enfant je le comprends, qui n'en a pas peur!!mais de là à ne plus aimer il y a un pas. Notre fille en 6 eme avait une copine qui ne nous plaisait pas du tout mais c'est un âge où quand un adulte dit blanc automatiquement c'est noir, on savait que cette fille volait dans les magasins, un jour, elles partent en voyage avec le collège au marché de Noël de Strasbourg et cette fille a volé sous les yeux de ma fille, elle a été choquée et a eu très peur, elles n'ont pas fini leur voyage ensemble, ma fille ne l'a plus jamais fréquentée.
Je pense qu'il est important d'inculquer des valeurs morales à nos enfants, leur parle des méfaits de la drogue et un peu plus tard du sida. Chez moi, dès que notre fille a eu 14 ans il y avait des préservatifs en permanence dans le placard de la salle de bain. Ils étaient là, ils savaient que c'était pour eux, que s'ils en avaient besoin ils pouvaient se servir.
On a pas des enfants pour les savoir malade à cause de négligence ou à cause d'un manque de communication.
Aimez votre fille, écoutez là, comprenez là c'est tout à fait le rôle de parents

commentaire n° :2 posté par : juju051 le: 01/12/2010 à 00h06

Je suis bien d'accord sur la prévention, la "mise en garde", si c'est fait positivement.

Ne pas accompagner de moralisation à outrance, ni de menaces. Dialoguer, surtout.

Concernant l'homosexualité, le sida, mon père en avait fait une sorte de sujet honteux, tabou. Je n'ai donc jamais osé poser certaines questions, et c'est dommage. J'ai trouvé les réponses par moi-même, mais bien plus tard.

réponse de : Ombres & Caresses le: 23/12/2010 à 18h44