... Plusieurs années ont passé... Y-a-t'il encore quelqu'un parmi ces cendres ? En tout cas, il est toujours resté une infime braise, là à couver en silence, sous ces mots, sous ces photos...
J'ai de multiples fois repensé à ce blog, m'attardant de temps à autres sur la page d'accueil, relisant un article ou un autre. J'ai pensé aux dates anniversaires, me disant chaque 6 juillet ”tiens, Ombres & Caresses a un an de plus, aujourd'hui”. J’ai aussi pensé à reprendre l'écriture, parfois, que ça soit sur ce blog, ou sous mon pseudo d'autrice. J'ai pensé et repensé à regrouper et publier mes textes. Mais je n'ai rien fait de tout cela, l'envie n'étant pas au rendez-vous, la monotonie de ma vie prenant le dessus, la routine m’ôtant à peu près tout désir imaginable.
Ce qui m’a étrangement motivée aujourd'hui ? Le décès soudain d’un ami, qui aurait sûrement adoré ce blog, et que j'avais rencontré (ainsi que sa femme) lors de soirées libertines, voire bdsm. Et des liens s'étaient créés... Au sens propre comme au figuré, d'ailleurs. Maître Z. savait manier la domination tout comme la douceur. Un homme toujours rempli de délicatesse(s) envers moi, la personne que je suis, la mère, dont il semblait admirer la douceur, la femme, dont la présence lui était manifestement agréable. Je n’étais pas juste un jouet sexuel, un fantasme, une soumise.
Si je ne devais garder qu’une image, qu'un seul souvenir, de lui, ça serait cette soirée où j’avais, toute comme mon autre amie soumise, les yeux bandés, et j'étais à la merci d’un homme qui ne devait pas dévoiler son identité. Il avait des bagues, j'aurais dû faire le lien quand je les ai senties, mais je n'étais sûre de rien, ce soir là. Tout se déroulait en silence, histoire de rajouter du piment à la soirée. Il a juste murmuré à un moment un "ça va ?", très doucement, et j'ai su que c'était lui. Je me souviendrai toujours cet instant, où je me suis rapprochée de lui, en le serrant le temps d'une seconde contre moi. Toujours dans le noir feutré de mes yeux bandés... |
Maître Z., vous allez me manquer.
Ce soir, je suis triste.
Notes (in)connues